Laboratoire de musicologie comparée et anthropologie de la musique

À propos du MCAM

À propos du MCAM

Comparaison – Expérimentation – Interdisciplinarité

Le laboratoire MCAM est membre de l’OICRM. Les chercheurs du laboratoire MCAM sont unis par la pratique du terrain qu’ils considèrent comme un véritable laboratoire à partir duquel sont élaborées, documentées et analysées les cinq axes problématiques (cf. La recherche au MCAM). Comme le titre du laboratoire l’indique, les chercheurs privilégent la comparaison comme méthode et gardent à l’esprit la perspertive anthropologique qui les unit. Dans cet esprit et plus indirectement, le nom du laboratoire rend hommage au fameux livre édité par Bruno Nettl et Philip V. Bohlman qui a le mérite d’aborder des problématiques qui sont encore pertinentes de nos jours et de considérer un ensemble de pratiques dites musicologiques.

Comparaison

L’une des approches privilégiée repose donc sur la comparaison qui participe directement à l’entreprise anthropologique que nous nous sommes fixée. L’évolution naturelle de la discipline fait que l’ethnomusicologie comparée suggérée à travers le titre du laboratoire s’effectue dans une esprit quelque peu différent de celui qui avait vu naître la discipline au début du 20ème siècle. Après plusieurs dizaines d’années cette comparaison s’impose donc de nouveau et se veut donner un nouvel essor aux recherches ethnomusicologiques et musicologiques en général. La comparaison que les membres de l’équipe pratiquent s’effectue à un niveau local, entre communautés qui, au sein d’une même société disent appartenir à des groupes différents, entre des populations issues de mêmes aires géo-culturelles et partageant une histoire que l’on sait commune ou, encore, entre populations géographiquement éloignées mais qui révèlent des similitudes sur certains points de leurs traditions musicales. Enfin, il est aussi question, à travers cette comparaison, de mettre en regard les pratiques musicales issues des traditions orales et celles relevant de traditions écrites afin de considérer toutes les sortes de musiques sur le même plan des capacités symboliques humaines. Il importe avant tout aux chercheurs de comprendre comment la musique est pensée, exécutée, perçue au sein d’une société mais aussi, au-delà des frontières culturelles et du vieux clivage savant/populaire.

Expérimentation

A travers l’analyse du langage musical et de sa place au sein de la communauté, les chercheurs de cette équipe s’intéressent aux savoir opératoires implicites et non verbalisables. Dans certaines communautés, la théorie musicale est livrée et explicitée par les détenteurs de la tradition au sein d’un discours sur l’objet musical, dans d’autres en revanche, elle n’est accessible que par l’expression d’un métalangage dont le chercheur doit comprendre le sens. Enfin, dans nombre d’entre elles, le rapport à la musique, la définition de l’expérience musicale, la mise en œuvre de l’appareil conceptuel et technique qui préside à la conception, l’exécution ou la réception des formes musicales, ne peut que difficilement être appréhendé par le biais du langage. C’est là qu’intervient un autre aspect de la recherche,l’expérimentation, laquelle va bien au-delà de l’enquête interactive. Elle place les musiciens au centre des procédures de découverte. Il s’agit de mettre à la disposition de ces derniers les moyens de communiquer sur leur musique et de donner aux chercheurs ceux de comprendre ce qui en constitue les aspects les plus culturellement pertinents.

Interdisciplinarité et l’apport de l’ethnomusicologie aux autres disciplines

Les approches méthodologiques qui sont celles des membres du laboratoire conduisent nécessairement à une collaboration entre disciplines qui travaillent toutes à la connaissance des qualités et capacités humaines. L’interdisciplinarité s’impose alors comme une pratique quotidienne et un questionnement essentiel. Si l’expérimentation en tant que telle implique notamment les méthodes de la neuropsychologie de la musique, cette discipline n’est pas seule à servir la connaissance de l’homme musicien tel que nous tentons de le définir ici. La linguistique, l’histoire, l’anthropologie avec toutes ses sous-disciplines, l’archéologie, la génétique, sont autant de champs qui peuvent nous aider dans cette tâche. L’analyse et la mise en perspective comparative du fait musical et la définition de l’homme musicien, au-delà de la diversité des traditions, exige de réunir, analyser et recouper des données en tentant de penser ensemble des paradigmes méthodologiques et conceptuels qui ont longtemps été considérés comme antinomiques tels l’intelligible et le sensible, la nature et la culture, le synchronique et le diachronique.

A l’inverse, il est incontestable que l’étude de la musique et des habiletés à faire, comprendre et apprendre la musique dans les diverses cultures qui constituent les terrains de recherche des membres du laboratoire est une porte d’entrée privilégiée pour la connaissance de ces mêmes cultures et des hommes qui s’y reconnaissent. La musique est en effet omniprésente et se trouve organiquement liée aux autres pans de la culture. En cela, l’ethnomusicologie apporte une contribution essentielle en termes de connaissance de l’homme et de l’humain au sein des sciences humaines comme des sciences dites dures. L’interdisciplinarité est donc également envisagée comme une contribution majeure de l’ethnomusicologie aux autres champs de recherches.

 

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